🤜Résultat du Weekend
@jyvalun boucle son 3ieme Ironman de la saison en 9h01 et un 8ieme place scratch, et encore un podium master.
Décidément, il aura fêté ses 40 ans comme il se doit, quelle année !
On oublierait presque qu’il s’est fait aussi un PBP (Paris Brest Paris pour les connaisseurs, 1200km à vélo), et aussi un PBB (Petit BéBé aka Roméo arrivé au printemps!)
Jamais rassasié, il paraît qu’il enchaîne le WE prochain avec un 24h de triathlon, affaire a suivre.
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🤔 Et à ceux qui se demandent où est passé l’autre Yoann @yoann_chst : DNF sur le bayman, fatigué d’une longue saison, quand ça ne veut pas…. Bonne récup, on n’est pas des machines (sauf Johan!)
et voici son compte rendu :
Retour sur le Bayman XXL 2023. L’an dernier à cette époque j’étais de l’autre côté de la planète, et pourtant les images de la première édition du Bayman m’ont tout de suite percuté. Ca avait l’air magnifique, et d’ailleurs ce le fut. Un cadre somptueux que nous avons eu la chance d’avoir eu sous une météo particulièrement favorable avec le Mont St Michel en majesté qu’on suit d’un bout à l’autre du parcours. Un décor unique, un régal pour les yeux. Pour le corps l’histoire est toute autre.
C’est dans l’air du temps: les courses organisent désormais de plus en plus de départs en rolling start. C’est confortable et apprécié par beaucoup d’athlètes néanmoins, comme quelques uns, je regrette que nous n’ayons pas l’occasion de partir, pour ceux qui le souhaitent au moins, en mass start afin de rendre la tête de course – ou du moins le positionnement de ceux qui courent après les places d’honneur – lisible. Tant pis. . Quand je m’élance en 3e vague, le jour est à peine levé. Première remarque: “Ah c’est salé ?!” Bêtement j’avais induit qu’en nageant dans le Couesnon, ce cours d’eau qui se jette dans la mer au niveau du Mont St Michel (et qui, accessoirement sépare la Bretagne de la Normandie ce qui fait couler beaucoup d’encre sur l’appartenance géographique du lieu) on nageait en eau douce. Or la mer remonte assez haut et je me mets à nager dans une eau légèrement salée. Deuxième réflexion: “Je suis peut-être pas si loin de mon niveau en nat”. En effet je remonte très vite du monde des deux premières vagues jusqu’à emmener un petit groupe avec moi sans avoir l’impression d’en faire trop. Je jette parfois un œil devant pour voir qu’il n’y a vraiment pas grand monde et c’est plutôt une très bonne surprise en ce début de parcours. Sur le retour de la 1ère boucle je me détache avec un autre nageur, nous sommes côte à côte et on revient sur un nageur isolé. Sortie à l’australienne: je reconnais Yoann, plutôt bon nageur donc mon impression est confirmée: je suis dans le coup. Je prends ses pieds sur la 2e boucle et me permets même de revenir à sa hauteur sur la fin pour à la fois me manifester (a priori il ne sait pas que c’est moi 🙂 et par la même occasion titiller un peu son orgueil pour le faire accélérer de me voir à sa hauteur. Est ce que ça marche ou est ce que je paye mes efforts ? Je ne sais pas mais l’intensité augmente sur cette fin de parcours, jamais au point de me décrocher pour autant. Nous sortons ensemble de l’eau. Martin nous annonce 6 et 7e en 56′, la loooooooongue transition jusqu’au parc à vélo me fera passer le tapis en 59’51 – 7e et 1er temps V1 (si si ça compte).
Je fais une transition moyenne (enfin je gagne quand même deux places 😁), la faute au froid qui me tétanise un peu les doigts et file sur mon vélo. C’est parti pour 180km en deux boucles. Je suis très vite isolé, sans aucun repère visuel ou presque, je fais ma course. C’est comme ça que je m’en suis toujours sorti sur cette distance et je ne veux pas prendre le risque d’une fin de course compliquée, je sais que mon heure viendra. Je me mets dans mes watts et vois défiler un milliard de bosses, jamais énormes mais suffisamment présentes pour que la moyenne plafonne autour de 34km/h. Je m’inquiète un peu d’ailleurs, à ce rythme il va me falloir 5 heures pour faire le vélo ! J’ai déjà du mal à être fier de cette partie vélo alors que je n’en suis qu’au premier tiers. Ajoutons à ça que je dois m’arrêter pour un saut de chaîne puis faire deux fois demi-tour parce que je suis mal orienté…voire pas orienté du tout par des bénévoles qui ne m’indiquent rien et n’ont même aucune réaction en me voyant partir dans la mauvaise direction (quand ils s’en aperçoivent car l’un des deux n’a pas levé les yeux de son téléphone). Bref je m’aperçois systématiquement de mon erreur en moins de 50m, c’est donc sans conséquence mais sur le moment c’est un peu rageant. Heureusement les portions favorables et le vent qui l’est tout autant en fin de boucle me permettent de retrouver un rythme correct.Sur la deuxième boucle, on reprend les coureurs du L. La leçon de Roth est bien apprise, je suis irréprochable sur les dépassements et les franchissements de ligne médiane ✅ Cette course est tout à fait conforme avec le code Rousseau ! Je mets un point d’honneur à être parfaitement inattaquable sur ce sujet. Je croise beaucoup de copains du Triathlon Sannois Franconville. Ils sont venus en nombre sur ce format L (+ 2 sur le XXL) et reprends surtout mon mal en patience de me voir ne pas avancer. La moyenne est meilleure, autour de 36km/h mais je vois bien que je perds du temps. Mon heure viendra. Je finis par reprendre Yoann qui lève un peu le pied sur cette deuxième boucle et, sur les portions favorables de la fin, je lâche les chevaux. Je me permets même de chauffer un peu Valentin quand je le double en sachant pertinemment qu’il devrait être un des meilleurs coureurs à pied du jour. J’arrive au parc à vélo après 4h47 de route en 13e position (17e temps overall – 1er temps V1 – J’insiste: ça compte !).
Transition satisfaisante. J’attaque le marathon plein de confiance: 4 tours à faire dans des conditions météo qui semblent vraiment bonnes, je suis très sûr de moi. Mes parents m’encouragent au passage et mon père Gilbert me dit qu’il faut que je fasse un marathon sous les 3 heures. Ok ça c’est le signe que l’écart est significatif avec le top 5, pas d’affolement la route est longue. Je pars sur un bon rythme, pas assez pour résister au retour de Valentin néanmoins mais je le préviens qu’il doit être vigilant car je vais le surveiller de loin et ne manquerai pas de le reprendre s’il coince – Ce qui arrivera malheureusement pour lui une dizaine de kilomètres plus loin. Pour le moment je le vois s’éloigner progressivement. Petite déconvenue concernant les ravitaillements: c’est un peu désorganisé, les bénévoles veulent sûrement bien faire mais il y a un peu de bazar pour remplir des gobelets, les poser ou les tendre, le tout sans entraver la course des coureurs. Il faut dire que le L est déjà sur cette partie pédestre et beaucoup s’arrêtent aux ravitaillements, provoquant des petits embouteillages et difficultés de progression. Plus embêtant: l’absence de coca…ah ça parait bête mais personnellement le coca et red bull c’est une sorte de ligne de vie sur cette partie de la course donc la perspective de ne tourner qu’à l’eau ou presque m’inquiète un peu. Heureusement j’ai emporté 6 gels avec moi, tâchons d’en faire bon usage.Au 8e kilomètre on attaque la montée du Mont St Michel, cela n’arrivera pas sur les boucles suivantes et heureusement ! Les quelques centaines de mètres péniblement gravis pour circuler sur ces remparts sont atroces. Le dénivelé est ignoble, tout le monde marche évidemment et je me préoccupe grandement des conséquences que peut avoir une ascension pareille sur les 30km à venir. Ce passage est vraiment horrible et en même temps il fait clairement le charme de cette course, ce serait trop dommage de ne pas faire ce passage et de ne rester qu’à voir le Mont…mais quel prix à payer ! Quand je repars, vent de face, je constate que l’allure a du mal à revenir. Je patiente quelques kilomètres pour faire à nouveau demi-tour et voir si le pace revient à un état plus favorable. Il n’en sera rien, je navigue naturellement autour de 4’20-25/km. C’est trop lent pour répondre à l’exigence de mon père en début de parcours, et pourtant lui et ma mère donnent de la voix à chaque tour pour me dire de m’accrocher et maintenir cette perspective d’un top 5 comme quelque chose d’accessible. Mon rythme n’est pas dans la cible mais il reste bon quand même, je reprends quelques coureurs du XXL mais je vois bien que l’écart avec ce fameux top 5 reste conséquent. Les ravitaillements deviennent vides, l’un l’est complètement, les autres sont constitués de gobelets posés sur des tables qu’il faut attraper au passage et qui sont tous vides, en pleine course on a parfois l’occasion de n’en attraper qu’un seul…il faut miser sur sa bonne étoile pour espérer y trouver quelque chose. Clairement il y a un peu d’amélioration sur ce point, on sent que la course n’en est qu’à sa deuxième édition mais elle a pour elle une armée de bénévoles qui veut bien faire et qui mérite simplement d’être un peu mieux épaulée. Un peu avant mon dernier tour je sors de ma course pour voir Mathieu Bourgeois me prendre un tour et filer vers la victoire en 8h12 – Au passage l’orga rate son arrivée et lui fait refaire le passage de la banderole 😆 Un mec sympathique et très humble avec qui j’ai pris plaisir à échanger avant et après la course. De mon côté je suis à bout et baisse un peu les bras. Mon père vient de me dire que les 6 et 7e craquaient un peu, je n’ai pas le courage de me battre pour ça et de finir – peut-être – 6e, au pied du podium. Je gère un peu l’allure et lève le pied pour assurer ma 8e place. Devant je sais que Victor surveille mon retour, je lui offre malgré moi un peu de répit. Je suis mort de soif, la chaleur se fait sentir et je compte désormais les kilomètres, plutôt péniblement d’ailleurs. A 3km du but, je croise Tina et Nicolas qui, involontairement, me mettent au défi de les reprendre. Je reprends mon rythme de croisière et fais ces derniers kilomètres dans une allure plus correcte mais il m’aura manqué 500m pour les reprendre. Cela stimulera néanmoins ma fin de course et j’arrive sur la ligne d’arrivée avec la sensation de m’être dépassé même si au final ce sont les 9 heures qui sont dépassées 😏 8e en 9h01’54 (Marathon en 3h08 – 6e temps overall et 1er V1).
Même si le chrono marathon laisse des regrets je pense que je suis à ma place, les mecs devant étaient trop forts pour moi. Ils étaient aussi tous trop jeunes 😁 Je termine en effet 1er V1, exténué mais ravi d’avoir franchi une 9e ligne d’arrivée sur XXL. Le décor ici est magique, et la course est empreinte du patrimoine séculaire que représente le Mont St Michel qui fêtait son millénaire ce week end là. Je vous épargne les détails sur les processions de religieux qui découvraient ébahis notre peloton de triathlètes fluos envahissant un espace qui prête d’ordinaire plutôt à la spiritualité qu’aux cris appuyés que tous les spectateurs présents ce jour-là ont poussé. Néanmoins c’est à n’en pas douter un lieu pour le dépassement de soi, dans tous les sens du terme.
Un immense merci à mes parents qui m’ont entouré et accompagné comme seuls des parents savent le faire pendant ce séjour et cette course, votre soutien a été des plus précieux et même si, sportivement, j’aurais préféré me montrer sous un jour encore meilleur je sais que votre satisfaction n’est pas indexée sur mon résultat ce jour là et qu’un chrono en plus de 9h00 n’affecte pas notre plaisir d’avoir été ensemble tous les trois. Merci également à tous les copains du club, croisés plusieurs fois en course ou sur le bord de la route ainsi qu’à tous ceux qui m’ont soutenu et que je n’ai pas forcément reconnu.
La saison n’est pas finie, prochain dossard ce week-end à l’occasion du T24 de Bormes les Mimosas 👊🏼