Mais allô, quoi, vous ne connaissez pas la RAF?  La Race Accross France est une course de cyclisme ultra distance qui consiste à partir de Mandelieu et pédaler 300, 500, 1100 ou 2600km pour les plus téméraires, arrivée au Touquet.

N’ayant pas forcément une semaine à consacrer à l’aventure, Damien Bethencourt s’est lancé sur le 1100km, en formule DUO, il a trouvé un solide gazier pour l’accompagner Raphaël Leroy, encore un lillois qui envoie du bois.

Et devinez quoi? ils ont terminé PREMIERS, 57 heures plus tard en n’ayant dormi que 3 heures en tout et ayant gravi 21000m D+ .

Damien avait préparé son Gallium Disc pour porter tout son packetage et rouler en autonomie.  Voici le détail de son équipement, il n’est pas ingénieur pour rien.  Vélo compris, ça donne  12,754kg en mode soleil,  et 13,623kg en mode pluie.

Mais voila, meme super entrainé, Damien nous confiera :

“Le truc le plus dur que j’ai jamais fait”

et pour les plus passionnés, voici le Compte Rendu détaillé de leur aventure vu par Raphaël :

Race across France !! Ca c’est fait!
Voici mon Long CR histoire de vous faire vivre ça de l’intérieur ⚠️ gros pavé
Tout d’abord merci à tous pour votre soutient, c’est toujours un plus énorme de se savoir soutenu dans les moments de doute!
Merci aussi à Damien Béthencourt, mon coéquipier en or avec qui je viens de partager une des expériences les plus folles de ma vie!
Merci aussi à sa famille pour l’hébergement post course et les grroooosss et excellents repas qui font tellement de bien après un tel effort!
Partie 1: Mandelieu – Mont Ventoux (km340)
8h28 c’est parti!! Le début de parcours est directement très montagneux en direction des gorges du Verdon et juste magnifique! Surement un peu grisés pas les paysages et l’évènement, on a pris un départ (au vu de la longueur de l’effort) trop rapide. On a très vite remonté les équipes parties avant nous. Au bout de 3h, nous avions 1h d’avance sur les temps du vainqueur de l’année dernière… On montait les bosses tout autour de 220 230W (3,7-3,8w/kg) ce qui était un peu trop ambitieux mais ça on s’en rendra bien compte un peu plus tard
Remontée des gorges du Verdon avec des vues encore une fois justes magnifiques on kiff!! Puis direction le Lubéron. Il fait chaud, très chaud, jusque 42degrés et ça fait des dégats, on croise pas mal de concurrents déja bien entamés!
C’est au coucher du jour qu’on arrive au pied du Mont Ventoux, montée chaotique pour moi, nausées vertiges etc … (surement une insolation) mais le rythme est tout de même correct. En haut du Ventoux nous enfilons nos affaires pour la nuit et c’est parti pout la redescente!
Partie 2: Mont Ventoux – St Jean de Royan (km 545)
La redescente du Ventoux est horrible!!! On avait pris le pari de partir léger et de ne pas embarquer dans nos sacoches d’affaires chaudes pour ne pas trop s’alourdir et j’ai caillé comme rarement!
Je tremble tellement que c’est difficile de rouler droit!
En bas du Ventoux il fait bon, 20degrés mais à bout de force je ne parviens pas à me réchauffer.
1h plus tard, au plus mal, on décide de faire une pause sommeil!
Je dors 30min dans un champs et c’est reparti.
Nous entamons alors la seule partie relativement plate du parcours, Damien est au top, je passe donc ces 70km de plat dans sa roue à me refaire la cerise
Le jour se lève et ça remonte sévère. Damien aura alors son seul gros coup de moins bien de la course nous gérons donc les 2 cols qui nous séparent de la base de vie de la mi parcours en mode survie.
A la base de St Jean nous dormons 1h, ravito léger, on rempli nos sacoches, du ravito et surtout des affaires chaudes cette fois pour la 2eme nuit dans les Alpes qui s’annonce glaciale!
Partie 3: St Jean de Royan – Doussard (km 1050)
Nous repartons vers 10h du matin et nous arrêtons de suite manger un sandwich c’est dimanche, les superettes vont fermer tot.
C’est la partie la plus difficile du parcours, alors nous réduisons un peu l’allure pour ne pas exploser.
Nous contournons Grenoble direction l’Alpe d’Huez!
La montée se passe bien, en haut nous croisons Manu Tirard merci à toi mec ta présence m’a vraiment fait du bien! Bon courage pour ton duathlon !
Descente du col de la Sarenne puis montée du Galibier par le Lautaret.
Peut-être l’une des plus belle partie du parcours .
Le soleil se couche et c’est de nuit que nous abordons la descente du Galibier.
Nous marquerons un arret dans un Bed and Bike autour du km 800.
Malheureusement je n’y dors quasiment pas, 20 cyclistes qui ronflent dans une pièce de 30m carrés avec des réveils qui sonnent tous les quart d’heure c’est pas ouf . Heureusement les bénévoles sont des anges et leur plat de patte fait du bien! Ce sera le seul repas chaud de l’aventure.
C’est parti pour l’Iseran et ses 42km d’ascension.
De nouveau énorme coup de mou, plus de force, vraiment la sensation de ne pas y arriver… malheureusement avec le froid qu’il fait impossible de s’arrêter, en 5min ce serai l’hypothermie assurée!
Et c’est là que Damien a été encore une fois exceptionnel, il prends mes bidons pour me délester un peu me pousse, me remotive… encore merci mec sans toi je clamsais dans l’Iseran! Merci aussi de ne pas m’avoir dit qur ton garmin indiquait 2 degrés au sommet, j’aurai psychoté pout la redescente .
On arrive tant bien que mal à ce foutu sommet au petit matin!
La redescende vers Val d’Isère est juste splendide!
Un peu plus à l’aise que Damien dans les descentes, je passes devant pour ne pas avoir à être sur les freins et fais une bonne descente mais sans prendre nonplu de risques au vu de mon état.
Passé Val d’Isere la descente est horrible, les routes défoncées, la circulation dense, les camions nous doublent comme des fous … un peu dangereux.
A Bourg St Maurice, toujours au plus mal depuis maintenant plusieurs heures on marque une pause. Je m’allonge à même le sol et m’endors dans la seconde. Sieste éclair de 5min et c’est reparti pas le choix.
On aborde la montée du Cormet de Roseland tout doucement puis à mi ascension comme par miracle mes forces reviennent! On remet un peu plus de rythme et le moral est de nouveau au beau fixe!!
La dernière journée se passe finalement très bien, on est épuisés mais en mode robot à allure constante. Nous passons plusieurs cols dont j’ai oublié le nom puis arrive ENFIN la dernière grosse difficulté du jour le col de la Colombière.
On est euphorique, il reste 60km et on montera ce dernier col quasiment au même rythme que les premiers il y a maintenant plus de 50h!
On bascule et redescente full gaz vers le lac d’Annecy!
On longe ce lac magique jusque Doussard puis c’est enfin l’arrivée,
DELIVRANCE!!!
La famille de Damien est là pour nous accueillir et nous aider à l’arrivée, heureusement car nous n’étions plus lucides du tout
Victoire donc en Duo et 3eme place au scratch!
56h30 pour boucler ces 1050km de barbares !!
Enorme bravo aux solos, ces mecs sont des monstres!
Si être en duo aide finalement relativement peu sur le plan physique avec quasi pas de plat pour se relayer ou peut même être un handicap car 2 fois plus de chances de défaillance, c’est sur le plan mental que je ne me serai pas vu partir seul pour cette aventure!
Déja je me serai perdu lol, je trouve ça ultra dangereux, d’ailleurs il y a à cette heure autour de 60% d’abandons dont malheureusement l’autre binome De potes Lillois longtemps 2èmes pas loin derrière nous
(petit histoire au passage l’ultra cycliste est une espèce capable de se faire hospitaliser pendant la course puis de reprendre le bike le lendemain à la sortie de l’hôpital pour tenter d’atteindre le point de contrôle suivant dans les délais … )
il y a eu énormément d’insolations, d’hypothermie, de grosse déshydratation, des malaises….ça t’arrive tout seul de nuit au milieu de la montagne t’es chocolat … Et c’est tellement plus sympa et réconfortant de pouvoir s’appuyer sur un ami, sans qui jamais je ne me serai défoncé comme ça pour réaliser la meilleure perf possible!!
Perf qui je pense est belle (en watt Damien a à son capeur 175np sur plus de 46h de déplacement c’est du 2,9w/kg pour nous les poids plumes je n’aurai jamais pensé tenir cette intensité aussi longtemps)
Voilà voilà, même si je me suis promis le contraire pendant la course (comme à chaque ultra) je penses que je (on? ) retenterai l’expérience ultra cyclisme, l’effort à l’air de nous convenir et on a tellement appris sur ce que l’on pourrait encore améliorer/optimiser … pas tout de suite mais je penses qu’il y en aura d’autres des délires de ce genre!!
Voilà voilà!! Encore merci à tous d’être là de près ou de loin, vous régalez!!
KISS KISS LOVE